Mathieu Burnel et le pillage du futur par le présent

On finit par ne plus l’entendre, le ronron des médias, cette sage connivence en face de laquelle on pourrait s’endormir. Le 31 Octobre dernier, l’ex inculpé de Tarnac, Mathieu Burnel a décidé de faire dérailler le train train des débats télévisuels.


Son intervention est passionnante à plus d’un titre, parce qu’elle condense un très grand nombre de problèmes actuels. C’est tout d’abord l’illustration d’un dispositif médiatique qui empêche la pensée dissonante. En ayant réalisé la transcription de cette intervention qui ne dure pas plus de 4 minutes, on voit qu’il aura été interrompu trois fois alors qu’il n’aura de cesse de demander à ce qu’on le laisse terminer, plus de 10 fois dans son intervention. Son salut ne tiens qu’à le prise de parole de Taddéi ou d’autres invités qui doivent alors user de leur autorité pour permettre au jeune orateur de simplement continuer son intervention sous peine d’être juste ôté du droit à la parole. Le rappel à l’ordre de Fabrice Flipo, qui ne sera pas contredit d’ailleurs, en dit long sur les tentatives de sabotage de la parole entamée :

« Vos paroles ont été respectées, sa parole peut être respectée quand même! »

Il est vrai que ce moment est juste effrayant, lorsqu’on entend Pascal Bruckner et Juliette Méadel (porte parole du PS) reprocher à Mathieu Burnel de manquer d’humour, lorsqu’il se fait rappeler à l’ordre pour son manque d’humilité. C’est vrai ça, quelle bonne vieille tranche de rigolade! Quel humour! Ce mécanisme de régulation sociale est finalement aujourd’hui bien connu. La critique des médias inspirée des travaux de Bourdieu et l’approche de Noam Chomsky sur la propagande médiatique et la fabrique du consentement a déjà dit beaucoup de choses à ce sujet pour que je les présente en détail ici. Il est juste important de mentionner à quel point cet extrait permet de le voir de manière limpide les différents ressorts qui amènent à disqualifier un discours qui ne rentre pas dans la pensée dominante. Le fait que ce phénomène soit identifiable ne le rend pas pour autant inopérant. Il n’est pas inutile de vous mentionne quelques liens ici ou , si vous voulez en savoir plus à ce sujet.

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En plus de cela, il est assez éclairant de voir le fossé qui existe entre l’intervention de Mathieu Burnel, soumis sur le plateau à des interruptions condescendantes  (« Avoir un peu d’humour ça vous ferait du bien », « Monsieur fait sa crise d’adolescence », « ‘il n’ y a aucun désastre à l’horizon sauf dans votre tête Monsieur ») et le succès de cette intervention sur internet. En moins de 4 jours, c’est plus de 180 000 vues pour cette vidéo sur le compte Dailymotion de l’émission. A titre de comparaison, l’intervention (à mon sens très juste également de Pierre Le Coz sur « l’empire des émotions ») n’a eu que 143 vues au bout de 10 jours. Cette vidéo est la plus vue du compte de l’émission! J’ai vu passer de nombreuses fois cette vidéo sur mon compte facebook avec des commentaires très majoritairement positifs sur l’intervention de Mathieu Burnel. L’écart entre la réception glacée du message du membre de Tarnac sur le plateau et la réception enthousiaste d’un nombre significatif d’internautes marque il me semble un fossé de génération entre la celle de la télévision et celle d’internet. Et c’est d’ailleurs là dessus que je vais m’arrêtez maintenant car toute la mise en scène de l’émission est celle d’une famille en crise générationnelle. D’ailleurs, cela est explicitement dit par Pascal Bruckner :

Monsieur fait sa crise d’adolescence dans une société sans père, c’est ça!

De fait, c’est effectivement cette scène ubuesque et caricaturale qui se joue sur le plateau. Corinne Lepage prend la posture de la mère qui cherche à dialoguer, à comprendre son ado qui l’insulte pendant que Pascal Bruckner, sur un ton paternaliste et désabusé, remarque avec dépit la banalité de la révolte immature de l’adolescent parti en guerre contre le monde entier, ça lui passera… En face, Mathieu Burnel remplis bien son rôle d’ado en colère contre la société puisque lui même, absolument sûr de lui, insultant père et mère vraiment trop cons, ne semble intéressé par aucune discussion. Il quittera d’ailleurs la table à manger en claquant la porte, incompris.

Derrière l’aspect limpide de cette scène caricaturale entre des parents « raisonnables » et l’ado en colère, qu’on croirait sorti d’un mauvais film, se cache un véritable conflit de génération entre celle des « baby boomers » et celle de toutes les précarités (chômage, sida, crise, dette, climat, etc). Il est assez évident qu’une partie du problème tient à l’inexistence de la voix de ce qu’on appelle maladroitement la génération Y (née entre 1980 et 2000). Cette génération a pour partie envie de se trouver une place mais elle est trop souvent prise par une élite inamovible de dinosaures politiques et médiatiques issue de la génération du baby boom qui a bénéficié des trente glorieuses.

Cette génération a concentré tellement de pouvoirs symboliques et matériels qu’elle en est devenu même à exploiter les générations futures, provoquant un endettement économique et écologique sans précédent. Comme le concluait le philosophe Allemand Peter Sloterdijk dans son texte The grasping hand :

Peter_Sloterdijk,_Karlsruhe_07-2009,_IMGP3019Le fait nouveau est l’échelle gargantuesque de la dette publique. Peu importe que que ce soit  par l’hypothèque, la non solvabilité, la réforme monétaire ou l’inflation, les prochaines expropriations sont en cours. Aujourd’hui, la main avide de l’Etat atteint même les poches des générations à venir. Nous avons déjà écris le titre du prochain chapitre de notre histoire: « Le pillage du futur par le présent ».

Il n’est alors pas étonnant que l’intervention de Mathieu Burnel se porte sur un point central, celui de l’exercice de la violence, car déjà que la question de la violence exercée par l’Etat n’est à peu près pas posée (celle de la violence légitime), mais  la question de la violence exercée par l’Etat sur les générations futures l’est évidemment encore moins. Et c’est bien dans ce sens là qu’il fait un lien entre le rapport du Club de Rome de 1972 qui met en garde contre les risques écologiques globaux et la révolte d’une partie de la jeunesse militante. La violence exercée par les Etats du monde sur la biosphère n’est à peu près jamais remise en cause, alors que des militants écologistes sont associés avec une violence aveugle qui provoquerait la violence d’Etat. Mathieu Burnel s’offusque à juste titre :

Quiconque suggère que ce sont les manifestants qui instaurent le rapport de force, c’est un coup de philosophie politique absolument incroyable où on arriverait à suggérer ne serait ce qu’un quart de seconde que ce n’est pas le pouvoir d’état qui réprime le peuple mais c’est le peuple qui réprimerait le pouvoir d’Etat.

Vis à vis de la violence, un piège terrible se referme. Le repli inévitable du projet de barrage face à la mort de Rémi Fraisse démontre l’efficacité actuelle de la violence sur la discussion politique et la démocratie. Plus l’action violente sera couronnée de succès en mettant en échec l’Etat affaibli que nous avons, moins la solution démocratique fera sens par rapport à l’avantage stratégique que représente une bavure policière. Eviter l’escalade pourrait s’obtenir en approfondissant notre démocratie actuelle de manière très significative. En effet, une plus grande participation des citoyens, sous forme de référendums réguliers par exemple, serait à même de légitimer des prises de décision collectives qui n’avaient pas pu être mises dans un programme politique. Sans cela, les décisions seront de plus en plus perçues (et c’est déjà le cas) comme illégitimes et le résultat d’une oligarchie non représentative qui se maintient par la concentration des pouvoirs matériels et symboliques. Le décalage entre les détenteurs du pouvoir et le peuple composé d’ouvriers, de jeunes et de chômeurs qu’ils perçoivent comme fondamentalement irrationnels et ignorants parce que cédant aux sirènes des extrêmes est consommé. Cette méfiance retient l’éventualité de réforme démocratique qui pourraient justement limiter la radicalisation de tous ceux qui ne se sentent pas entendus ni n’ont la parole. Le pouvoir se crispe plutôt sur ses pouvoirs par peur d’en céder à des forces obscures.

Ainsi, la victoire du Testet, parce que c’est une victoire de l’émotion et de la violence, éloigne notre société d’un idéal démocratique. On peut aimer les régimes autoritaires et donc alimenter une telle logique passionnelle, ce n’est pas mon cas. A ce titre, et si j’ai aimé l’intervention de Mathieu Burnel pour avoir fait quelques rappels très justes et mis un coup de pied dans la fourmilière, le tout m’attriste. Le tout m’attriste car quand bien même il aurait raison sur tout, le monde que Mathieu Burnel nous propose me fait peur, c’est celui de l’arrogance, de l’absence de dialogue, c’est le monde de quelqu’un qui est sûr de lui contre tous. A ce titre il partage ainsi les défauts de ceux qu’il critique et on voit mal comment il serait donc capable de générer un monde qui me donnerait envie de vivre en son sein.

Cette réflexion me fait penser que le système de valeurs français est coincé dans des cercles vicieux qui alimentent sans fin des frustrations, des peurs et des ressentiments qui augmentent petit à petit la pression dans le corps social qui ne peut alors qu’exploser. On caricature souvent les Français comme étant incapables de changement sans une révolution et j’aurais aimé que cette image soit fausse, mais tout porte à croire, et le succès de l’annonce par Mathieu Burnel de l’insurrection le montre, que c’est ce que beaucoup attendent et espèrent tant ils se sentent piégés dans un carcan qui les amène droit dans le mur.

La question de la prise d’initiative d’un agenda démocratique sur la dérive autoritaire en pleine croissance dans l’espace politique actuel me semble centrale. Les modalités de ce retournement me semblent très incertaines et j’avoue me sentir assez impuissant à savoir par où commencer, alors même que l’embarcation semble prendre l’eau de tous les bords.

6 Commentaires

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6 réponses à “Mathieu Burnel et le pillage du futur par le présent

  1. TR

    Bonjour,

    Super article qui résume assez bien la situation et la manière dont je perçois également l’avenir ; un avenir pas très radieux où il commence à devenir de plus en plus compliqué de rassembler les gens autour d’un même projet. « Ultra gauchistes » et « extrême droitistes » semblent plus que jamais converger sur les luttes à mener, mais tout deux cristallisent en leur propre rang ce clivage permanent tant entravant au rassemblement nécessaire à partir duquel pourrait émerger un nouveau monde. Oui pour l’insurrection, mais pour trouver quoi derrière ? Centraliser la lutte, qui plus est violente, sur la police me semble paraît hautement inefficace, d’autant que le pouvoir qui nous échappe tant sur nos propres vie ne se concentre pas ici ; Bruxelles, banques d’affaires, groupes d’influence, politicards professionnels, amoralisation, désinformation, désorganisation populaire me paraîssent être autant d’éléments clés parmis d’autres à combattre avec efficacité et intelligence, dans une lutte pacifiste, si l’on veut pouvoir retrouver l’ascendant sur nos vies et tout ce qui en découle.

  2. flyingdust

    Pour moi tu es un peu passé à côté du sujet, y a des morceaux intéressant (surtout au début avec les statistiques et les éléments factuels) et aussi pas mal de remplissage, phrases à ralonge,… Peut être que parce que comme tu le reconnais ce discours et l’écho qu’il rencontre te fait peur, et cette peur t’empêche d’avoir suffisamment de recul et d’objectivité.

    Je ne suis absolument pas convaincu qu’il faille avoir peur d’une parole libérée, chargée d’émotion sur un plateau parmis une dizaine d’autres parfaitement froides et maitrisées et surtout qui n’affrontent pas de face le sujet et l’évitent pour d’autres sujets moins délicats, moins chargés d’injustice et d’émotions(à savoir la mort d’un manifestant par la police pour avoir défendu ses idées par la lutte (donc des moyens extra légaux) puisque le système judiciaire, le processus décisionnel, et la cohérence globale de la politique étatique (à savoir moins d’argent public pour plus de constructions d’infrastructures de loisirs et/ou dispendieuses: schizophrénie totale, non peut être?) sont totalement inefficaces)

    Si M.Burnel rencontre une aussi forte sympathie, ce qui me réjouit,
    C’est pour moi avant tout parce qu’il est seul contre tous. David contre Goliath, dans le temps de parole accordé et dans le nombre de personne refusant la légitimité de son discours. Quasiment seul aussi à devoir défaire le handicap de départ que sont les reportages à vision partisane qui montrent principalement des casseurs.
    Ensuite, un discours qui part des tripes, brut, qui affronte en face le sujet le plus difficile à aborder de la soirée (que les autres ont rapidemment évincé).
    Enfin un discours qui est représentatif de l’émotion qui traversent un grand nombre de personnes sensibles aux inégalités sociales et à l’écologie et qui ne trouvent aucun écho à leur révolte dans le discours polissé, mesuré, et fuyant de la majorité des autres.
    Tu vas peut être me répondre que c’est justement ça qui t’inquiète, et bien je pense qu’au contraire, il est inquiétant qu’il n’y ait pas plus de personnes médiatisés avec cette parole spontannée, libérée, bien plus représentatives des difficultés populaires, et qu’on assiste à une dichotomie aussi forte avec un discours majoritaire d’analystes du haut de leurs privilèges et tours d’ivoires.
    Ce qui fait peur c’est cette absence de liberté d’expression dans les médias, et qui pourrait provoquer bien plus de violence que de simples échanges de mots tendus, qui fait qu’une petite digression dans le ronron du moteur médiatique fasse le buzz.

    • flyingdust

      Et j’ai l’impression aussi que tu ne tiens pas assez compte du contexte de l’émission dont j’ai parlé dans mon commentaire précédent. J’aime à penser que les gens qui ont apprécié le discours de M.Burnel ont néanmoins conscience des faiblesses de celui ci, et les excusent par les conditions particulièrement difficiles pour se faire entendre et poser la question centrale auxquelles il était confronté, le stress imputable au fait de passer en télé également, de donner un point de vue radical (maintenir la police à distance, voir rendre les coups). Les conditions idéales étaient posées pour au choix l’inhibition de cette pensée dissonante, ou les dérapages. A ce titre il s’en est assez bien tiré, et je suis ravi que tant de gens aient réussi à voir derrière cette façade d’arrogance et de fermeture au « dialogue ».

      • karmai

        L’écho de son intervention ne me fait pas peur du tout. Je suis tout à fait content qu’une voix comme celle de Mathieu Burnel puisse s’exprimer. C’est d’ailleurs pour ça que je m’en fais le relais. Elle génère des discussions, bouscule la petite routine des débats policés entre gentilhommes, elle illustre les mécanismes de régulation médiatiques, elle met en relief le fossé entre générations, etc.

        Je n’ai pas du tout peur de son discours. Par contre, j’observe simplement que l’émotion et la violence sont les deux facteurs qui permettent aujourd’hui de faire avancer quelque chose, et ça je le regrette effectivement. Est-ce que le projet de barrage aurait été arrêté sans la mort de Rémi Fraisse? Surement pas! Je n’aspire pas à ce que les émotions et la violence deviennent les monnaies de l’échange politique. C’est ce qui est en train de se passer et ma connaissance de l’histoire me montre les nombreuses impasses de telles périodes.

        Ainsi, j’ai surement du mal m’exprimer si tu en ressort avec l’idée que Burnel n’a pas fait un bon passage télévisuel. Il a fait un excellent passage télévisuel. Il a réussi à faire passer son message, avec un appel aux manifs de Nantes et de Toulouse. Il a fait une espèce de coup de force médiatique. Il est arrivé, il a fait explosé le débat et le dispositif spactaculaire au nom de sa cause et il est parti.

        Je regrette qu’aujourd’hui pour faire passer un message un peu subversif on en soit réduit à faire des attentats médiatiques alors qu’à d’autres époques, comme Droit de réponse chez Polac dans les années 80, les prises de becs et les prises de positions diverses et variées étaient à peu près banales. A ce sujet on est bien sur tout à fait d’accord, la liberté d’expression dans les médias est en très mauvaise état.

  3. sam

    Introduire le Tirage au sort dans cette nouvelle démocratie.
    Aussi, apprendre tous à vivre sans attendre tant de nos élus et CRÉER LOCALEMENT. C’est je crois la philosophie du mouvement Transition venu de Todnes, Angleterre.
    Il est urgent !

  4. rahane

    s’il n’y avait pas eu un mort Mr Burnel n’aurait pas été invité
    la désobéissance civique et pacifique semblait pouvoir être un moyen légitime de manifester sa citoyenneté .
    il apparait que non
    rappel d’il y a longtemps
    les manifs contre le CPE nombreuses furent encadrées jusqu’à l’épuisement des contestataires
    les manifs des licenciés de telle ou telle grosse entreprise n’ont donné lieu à aucune suite
    alors finalement les bretons excédés ont démontés les portails de la taxe écolo
    alors finalement rémi fraisse est mort , non pas par hasard mais comme le résultat d’une disproportion de moyens et de violence entre manifestants et état
    manifestants qui pointait les incohérences et les collusions d’une décision prise à une majorité quasi jamais vue (87%) des élus locaux

    les catalans votent citoyennement leur désir d’indépendance plus de 80% et quasi 2millions d’électeurs sur une population de 6 millions d’habitants , avec les chars de l’armée rameutés sur la catalogne à la lisière de barcelone ( dans le contexte d’un pays qui n’est sorti que depuis les années 80 du franquisme, un temps que les plus de 50 ans n’ont pas pu totalement oublier)
    et ….
    silence radio
    quasi personne sur les radios ou télévisions n’en parle
    curieux
    la manifestation citoyenne , la grève devienne des petits sursauts de mauvaise humeur qu’on cuisine à l’étouffée
    la conclusion de M. burnel est donc juste
    il y a un certain nombre de gens qui ont perdu tout espoir de se faire entendre de manière citoyenne
    de la manière dont on les confine dans une citoyenneté de pochette sans surprise;
    les dénis de démocratie sont de plus en plus évident et si donc les gens ne s’emparent pas de leur avenir et d’un certain pouvoir il est clair que tout continuera comme prévu
    sauf
    concernant Rémi Fraisse , le gouvernement va attendre le temps qu’il faut pour désamorcer la bombe qu’il a allumé
    et puis tout roulera
    d’ailleurs il a bien été dit et là les radios l’ont relayé : qu’il n’était pas imaginable que l’opinion puisse influer sur le politique et l’ordre des choses par la violence ( la violence de qui?)
    donc les nouvelles stratégies politiques sont claires
    roulage dans la farine
    étouffement
    ventre mou
    rien a foutre des citoyens sauf sous forme de pions;
    si les citoyens veulent agir en tant que tels il leur faudra repenser leur citoyenneté.

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