Introduction à l’agroforesterie

L’agroforesterie est une pratique très ancienne. En effet, les premières formes d’agricultures sur abatis brulis, dont j’ai déjà parlé à maintes occasions précédemment, sont à ranger dans ces pratiques agroforestières. Plus récemment, avec notamment toute la recherche qui a été menée sur les équilibres des écosystèmes, nous réapprenons à comprendre ces systèmes et ce qui sous-tend leur efficacité.

L’agroforesterie consiste à introduire l’arbre dans une pratique agricole. On trouve des pratiques très simples de l’agroforesterie avec très peu d’interaction, comme cette photo suivante où il est planté de la lavande au milieu d’arbres fruitiers.

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Arbres fruitiers et lavande – Photo INRA

La photo suivante montre également un autre exemple avec de l’orge sous peupliers, qui prouve que l’agroforesterie peut très bien etre entendu comme une pratique industrielle et mécanisée. On a bien sur dans ce cas le degré zéro de complexité écosystèmique et un mode de production à très court terme (le peuplier est un arbre à croissance rapide). Rien de bien original, à ce sujet il suffit de regarder les paysages de bocage faits par mes ancêtres.

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Orges sous peupliers – Programme SAFE

Entre le champ cultivé en monoculture annuelle et la foret primaire multi-stratifiée il existe un spectre très large de pratiques agroforestières. L’objectif ici est de montrer le processus qui aboutit à un système agroforestier complexe.

La nature est butée: succession écologique et strates forestières

Il faut bien comprendre que la nature dispose d’une direction vers un équilibre stable. Un espace qui serait défriché, tendra inexorablement vers la foret complexe, adaptée à chaque climat, en passant par divers intermédiaires. L’état final stable étant souvent la foret. On appelle ceci la succession écologique, c’est à dire le film qui fait passer d’une pâture abandonnée à la foret. Le schéma ci dessous montre les différentes étapes qui aboutissent, au bout de parfois cent ans, à l’établissement final d’un couvert forestier durable.

bunuaq-dayak-phases-of-forest-regenerationSuccession écologique – Asia Forest Network

Le principe de l’agroforesterie, c’est de suivre ce schéma en accompagnant le mouvement de la nature à tendre vers la foret, mais dans un sens qui favorise les plantes qui nous sont utiles, pour nous nourrir, nous vêtir, nous abriter ou nous chauffer. Ainsi, en suivant la force d’évolution de l’écosystème, on se garantit d’un système stable, sain, diversifié et fertile. Laissant ainsi petit à petit les forces naturelles travailler pour l’essentiel à notre place. Cette approche d’accompagnement de la force à son profit, est en totale adéquation avec l’agriculture naturelle de feu Masanobu Fukuoka, et dont on trouvera le fondement de son approche dans cet article précédent.

Comment s’organise un écosystème forestier

Afin que ceci soit possible, il faut bien comprendre comment est organisée une foret. Celle-ci est composée, dans son état stable, de différentes strates (des étages en quelque sorte), chacune correspondant à une niche écologique particulière, c’est à dire un espace où ne pourra se trouver qu’un certain type de plantes car spécialement adaptées à ces conditions particulières de température, de luminosité, d’humidité, etc. Le système est stable lorsque toute la faune, la flore et le sol sont en équilibre. Cela s’exprime notamment par une auto-régulation intense, gardienne de l’équilibre éco-systèmique. Nous y reviendrons.

rain_forest_stratification1Strates forestières en foret tropicale humide

Tout l’objectif de l’agroforesterie est de réaliser les différentes étapes de la succession écologique, spécifique à une région donnée en introduisant/sélectionnant des variétés adaptées à chaque strate, ceci afin d’aboutir à une foret mature, équilibrée et remplie de plantes qui nous sont utiles. Par exemple, le schéma suivant montre différentes plantes utiles, couvrant des niches (1 à 5) particulières, qui peuvent donc être introduites dans le système final d’une foret équilibrée et stratifiée.

junglegarden15 – Patate douce, Taro, Manioc 4 – Piment 3 – Maïs, Manioc, Igname 2 – Bananier, papayer 1 – Canopée

Mais pour quoi faire?

Pour ceux qui douteraient encore de la pertinence d’une telle approche, référençons ici, quelques-uns de ses avantages. La première, qui explique notamment la raison de son développement dans les zones tropicale, est que ces systèmes permettent une couverture du sol permanente et évite ainsi les phénomènes d’érosion qui sont rapidement fatals en milieu tropical. En effet, le niveau élevé de précipitation dans ces climats, associé à une parcelle au sol nu entrainent une érosion et une lixiviation stérilisantes du sol.

Ensuite, déjà évoquée plus haut, est le phénomène de stabilité, ou comme il est dit plus souvent dans les travaux d’écologie, la résilience. Celle-ci étant « la capacité d’un écosystème ou d’une espèce à récupérer un fonctionnement et/ou un développement normal après avoir subi un traumatisme ». Mon excellent professeur de Biologie au lycée Chateaubriand, Mr Camille Le Fur, nous rappelait sans cesse cette vérité fondamentale de la nature, l’auto-régulation: « Un système stable qui serait déséquilibrée par une action entraine toujours une réaction qui permet de rétablir la valeur d’équilibre ». La mécanique de l’évolution telle que la décrit Darwin en est un exemple (parmi de nombreux autres appliqués à d’autres domaines) qui nous intéresse particulièrement ici. Il existe par exemple entre différents animaux d’un même écosystème des relations prédateurs/proies, qui garantissent des valeurs d’équilibres pour chaque population. En effet, toute augmentation de la quantité d’un prédateur dans un écosystème aura comme conséquence la diminution de la quantité de proies. Cette dernière provoquera la mort d’une quantité de prédateur dès lors incapable de se nourrir, permettant ainsi de diminuer la pression sur les proies, qui augmenteront en nombre, etc. Ainsi s’établissent des équilibres dynamiques entre les populations – phénomène pour la première fois décrit par les équations de Lotka-Voltera. Les thèses malthusiennes ne sont finalement que cette loi évolutionniste appliquée aux êtres humains.

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Boucle de régulation d’après Lotka-Voltera – Joakim Linde and Mats G. Nordahl

Point intéressant à souligner ici, est que la résilience d’un écosystème est fonction de la richesse de sa biodiversité. En d’autres termes, plus le nombre d’espèces seront conservées dans un écosystème, plus sa capacité de régénération sera élevée. C’est cette diversité qui a rendu possible la survie de la vie lors des grandes extinctions massives, la dernière en date étant l’extinction des dinosaures il y a 65 millions d’années. Nous avons la chance de pouvoir assister de notre vivant à une de ces extinctions. Pour résumé, l’agroforesterie, en stimulant un système écologique complet incluant une grande diversité permet de se garantir contre les perturbations. Cette capacité peut être particulièrement intéressante dans le contexte de l’instabilité climatique liée au réchauffement planétaire.

L’agroforesterie permet également de mettre sur une même parcelle de nombreuses plantes. Ainsi, d’un point de vue économique, ce genre de système de production sont beaucoup plus surs en terme de revenu minimum que des systèmes basés sur la monoculture. En effet, si une année la récolte de pommes n’est pas bonne, la récolte de champignons le sera, et si la récolte de poireaux n’est pas bonne celle de poivron le sera peut-être. Cette diversification des rentrées d’argent dans les systèmes agricoles est une constante qu’on retrouve très souvent, particulièrement dans la paysannerie pauvre, qui ne peut pas prendre le risque de l’échec d’une monoculture.

De plus, et encore d’un point de vue économique, la création d’un agroécosytème complexe assure une biodiversité qui est garante d’une bonne santé. En effet, un écosysteme complet garde un équilibre entre toutes ces composantes, les problèmes sanitaires auront donc une portée limitée, de la même façon que notre système proie/prédateur a été décris précédemment. Cela est d’autant plus vrai que les cultures introduites seront diverses. La lutte intégrée, particulièrement aisée dans un système agroforestier, permet des économies substantielles en terme de moindres utilisation de pesticides.

sulawesi-beetles-cocoa-agroforestry-systemsAuxiliaires coléoptères pour la culture du cacao en Sulawesi – Indonésie

On pourrait ajouter, l’assurance d’un moindre pollution des eaux, une meilleur humification du sol, un aspect paysager indéniable, une plus grande richesse nutritionnelle en cas d’auto-consommation, etc.

Pourquoi l’agroforesterie n’est-elle pas partout?

A me lire, et a voir tout ces avantages, on pourrait raisonnablement se demander pourquoi un tel système de production ne recouvre pas la terre entière! En fait une telle approche dispose de certaines limites qui rendent très limitée sa diffusion. Premièrement, et c’est surement un des éléments le plus important, une telle pratique est intensive en connaissance. Un tel système ne peut être battit qu’avec une profonde connaissance des phénomènes écologiques, des relations inter-espèces, de la pédologie, etc. Masanobu Fukuoka, le père de l’agriculture naturelle, a eu besoin de plus de trente ans d’expérimentation pour laisser à la nature ce qu’il faisait en travaillant. Peu de choses ont été faites en ce domaine de manière systématique et les plus grands développement restent encore très dépendant d’une recherche dont les fonds sont liés à un système agro-exportateur (hévéa, cacao, teck, clou de girofle, vanille, etc) qui se concentre sur la maximisation d’une culture de rente.

arbre-de-la-connaissance

Arbre de la connaissance -Lucas Cranach l’Ancien – 1531

Deuxièmement, une telle pratique nécessite un investissement à long terme. Le pas de temps de la foret n’est pas celui de l’homme individualiste. Pour un européen qui ne serait pas forestier, l’idée de planter un arbre dont il ne profitera pas du fut est incompréhensible. C’est pour cela que les forets sont souvent mieux gérées dans des structures qui promeuvent le long terme (états, familles aristocrates, paysannes et/ou fortement implantées dans un terroir, communes, etc). Lorsque des individus isolés investissent dans la foret, ce sont les espèces à croissance rapide, c’est à dire à retour sur investissement du vivant du propriétaire, du type Eucalyptus ou Peuplier qui sont introduites. De même, la précarité ne se prête donc pas à de tels établissement, car la survie est presque par définition une urgence à court terme. Chaque arbre planté, qui donnera surement pleine satisfaction dans 50 ans est une perte sèche notable pour un paysan qui cherchera sa pitance le lendemain sans assurance de l’obtenir.

La paysannerie pauvre, précaire et sous-éduquée représentant l’écrasante majorité du monde agricole, on ne doit donc pas trop s’étonner du relatif faible développement de ces pratiques, pourtant si prometteuses. On ne serait donc limiter la promotion de l’agroforesterie à un simple problème agronomique. La promotion de l’agroforesterie passe obligatoirement par une critique radicale des inégalités de revenus, de la précarité et aussi une revalorisation du métier de paysan, et de l’agriculture de manière générale.

Pour faire une première conclusion avant de futurs développements sur ce site à ce sujet, j’espère que le lecteur aura été convaincu de la pertinence, agronomique, écologique et sociale d’une telle pratique. Le développement massif de ces pratiques reste encore bien trop limité par des contraintes dont nous avons brossé quelques traits majeurs. La suite de cet article s’attachera à détailler quelques cas concrets d’agroforesterie tout à fait enthousiasmant. Le cas de l’agroforesterie en Indonésie et celle dans le sahel sont deux exemples bien différents qui montreront la pertinence de ses pratiques dans des contextes très différents.

35 Commentaires

Classé dans Agriculture

35 réponses à “Introduction à l’agroforesterie

  1. Les champs de blé à perte de vue avec des moissoneuses et des arbres plantés en rangée au milieu, ça m’enthousiasme à moitié. On sent que les agronomes ont redécouvert que les arbres c’est sympa, mais ils sont loin de remettre en cause le système agricole …

    Par contre, le concept de lisère de forêt comestible des permaculteurs, là ça me parle plus (et même carrément) …

  2. karmai

    Salut Nicollas,

    Et oui, l’INRA avance doucement, il ne faut pas trop leur en demander. Au sujet de l’agroforesterie, ancien colonialisme et néo-colonialisme oblige, le CIRAD est pas mal en pointe sur ces questions dans les zones tropicales. Par contre, sur le territoire francais, c’est encore tres pauvre. Deja qu’on peine a remettre des haies…

    En fait, il ne faut pas non plus déconner, une partie non negligeable des agronomes sont conscient des dérives du systeme agricole, notamment sur la PAC, les risques environnemetaux, etc. Il ne faut pas oublier que dans le monde entier, on peine a trouver des mechanismes et du courage politique pour remettre en cause un systeme agro-alimentaire tres puissant et riche. Il faut dire en plus que la question agricole passionne peu car les gens sont coupés du monde paysan dans leur ecrasante majoritée. En gros pour caricaturer, le spectateur lambda voit trois fois l’an des agriculteurs en colere gaspiller des fruits et des legumes sur les voies publiques. Pas de quoi passioner les foules ni attirer la sympathie.

    Le jour ou les agriculteurs et leurs synidcats comprendront que pour s’assurer la sympathie des citoyens il faut distribuer cette bouffe gratuitement devant les supermarchés parisiens, comme l’ont fait les pecheurs il n’y a pas longtemps, on arrivera peut-etre a quelque chose.

    Consommateur precaires et producteurs pauvres…meme combat!

  3. Juliette

    Bonjour,
    Et pourrais-tu nous décrire ce quoi à pourrait ressembler l’agroforesterie en France?
    Je serai peut-être bientôt propriétaire d’un terrain qui porte des pommiers, des cerisiers, des noyers, un tilleul, un châtaignier… quel système pourrais-je créer?
    J’ai lu en entier ton blog que je trouve passionnant. Merci pour ce travail.

  4. karmai

    Bonjour Juliette,

    Merci pour le compliment ça me fait bien plaisir.

    Je peux te donner quelques conseils rapidement, mais ils ne seront que de manière générale, car toute création (où « design » comme disent les permaculteurs) doit s’adapter à ton souhait et aux possibilités locales.

    Si le terrain est déjà recouvert d’arbres diversifiés, c’est déjà une très bonne base. Je t’envie d’en avoir une. Apres, si tu veux mettre en place un système agroforestier, voici quelques pistes à exploiter.

    Comme tu as des arbres, recherche les plantes grimpantes qui pourraient t’intéresser, car les arbres sont des supports excellents. Si la croissance de ta plante grimpante est maintenue à portée de main, cela permettra une compétition limitée avec l’arbre et une récolte facile.

    Ensuite, si tu disposes entre tes arbres d’une zone de mi ombre, dans laquelle l’introduction d’arbustes est adaptées. Là encore, en fonction de tes souhaits, du sol, de l’accès à la lumière, le choix des variétés à choisir sera différent.

    Si tu disposes de petites clairières, ou si tu disposes d’une bordure de foret qui reçoit chaleur et lumière en quantité suffisante, tu peux y introduire des plantes héliophiles. La palette disponible est à ce moment très vaste. La création d’un potager est alors envisageable, voir d’une parcelle de céréales diverses, etc.

    Si tu as des espaces enherbés que tu veux garder, cela peut être intéressant d’y introduire quelques plantes utiles. Des plantes aromatiques aiment souvent l’ombre. D’autres peuvent fournir des aliments pour des animaux, enrichir le sol et favoriser la pollinisation (ce qui dans ton verger ne sera pas négligeable) comme la Consoude. Tu peux bien sur « enrichir » ton herbe en y introduisant du trèfle (qui fixe l’azote de l’air) ou d’autres.

    Quelques règles générales pour un jardin forestier, essayer de maximiser autant que faire se peux, les interactions positives entre plantes. Sur internet il est possible de trouver de nombreuses information sur les associations positives, ou ce qu’on appelle parfois les « plantes amies ». Pour tes cerisiers, des fraises des bois sont des compagnons intéressants. Un autre conseil, pour les chataigners (ou noisetiers) qu’on trouve encore à l’état « sauvage », il est intéressant de trouver des exemples sauvages et d’observer quelles plantes poussent en proximité de manière naturelle. Il peut être intéressant de s’en inspirer si certaines de ses plantes t’intéressent.

    Après, ça ne restera que des conseils généraux. A ce titre, le conseil final sera d’observer autour de toi. Les arbres fruitiers légèrement abandonnés qu’on peut rencontrer ça et là sont de véritables mines d’information sur les plantes annexes qui s’y plaisent naturellement dans ta région. Une visite dans un foret proche de chez toi peut également t’aider à comprendre l’équilibre écosystèmique de ta région (sol, climats, …).

    Bref, les maitres mots sont patience et observation. Pour des conseils intéressants pour l’agroforesterie dans les climats tempérés (ou si peux a été écris!!) le livre de Robert Hart sur le jardinage forestier est intéressant (il a appliqué l’agro-foresterie en Angleterre). Sinon, le programme SAFE, dont est issue une des photos utilisé dans cet article recense des travaux divers sur l’agroforesterie en milieu tempéré.

    http://www1.montpellier.inra.fr/safe/french/french_press_review.php

    Voilà pour aujourd’hui. Bonne chance pour tout et donne des nouvelles de ton projet.

    Karmai

  5. Juliette

    Merci beaucoup Karmai pour tous ces précieux conseils. Je ne manquerai pas de donner quelques nouvelles de mon jardin (qui se trouve en Bretagne) dès que je l’aurai « investi ».

  6. karmai

    Bonjour Juliette,

    Ce n’était vraiment que quelques vagues conseils. Ou est ton jardin en Bretagne, c’est justement ma région natale?

  7. Juliette

    Mon jardin se trouve dans le Morbihan, tout près de Josselin. C’est sans doute un exemple d’agroforesterie d’ailleurs car il servait de pâture à moutons.
    A bientôt!

  8. bonjour, excusez-moi j’ai plutôt une préoccupation,qui est la suivante:quelle est l’influence des arbres sur les cultures en ce qui concerne l’agroforesterie?.

  9. karmai

    Les influences sont multiples mais on peut en citer les principales:

    -Apport de matière organique par la chute des feuilles en hiver dans les climats tempérés, favorise la création d’humus.

    -Effet « brise vent » qui limite l’évapotranspiration des plantes et donc les risques de sécheresse.

    -L’ombre, par un moindre ensoleillement amène les plantes heliophiles à avoir de moindre rendements.

    – certains arbres peuvent avoir des interactions positives ou négatives avec leurs plantes voisines. Certains arbres, étant pollinisateur universel, il favorise la croissance des plantes semblables par une fécondation optimale. D’autres arbres, en attirant au contraire certains insectes indésirables peuvent limiter le rendement des plantes situées en dessous.

    On peut voir dans le graphe suivant le résultat d’une évaluation des évolutions de rendement en fonction de la proximité avec une haie. http://svt.ac-dijon.fr/schemassvt/affiche_image.php3?id_document=1452

    Voila, il y a de quoi en faire un livre entier et il y a une littérature abondante sur le sujet.

    Bien a vous

    Karmai

  10. Nerette Jean Atoine

    J’aimerais avoir comment se manifeste le systeme agroforesterie dans le milieu rural

  11. karmai

    Bonjour, c’est une question tres general qui ne peut qu’amener une reponse generale.

    Tout d’abord, l’agroforesterie est tres massivement rurale. Je ne connais pas personnellement de cas d’agroforesterie urbaine.

    Comme j’ai pu l’ecrire en debut d’article, l’agroforesterie s’exprime dans un champ tres vaste de pratiques. Les deux premieres photos de l’article sont deux exemples.

    On pourra en observer deux autres a la fin de cet autre article (Cote d’Ivoire et Perou): https://jardinons.wordpress.com/2008/11/07/larbre-qui-cache-la-foret/

    Ou encore d’autres cas ici (Sahel et Allemagne): https://jardinons.wordpress.com/2008/11/30/lagroforesterie-pour-que-les-hommes-et-la-nature-vivent-en-paix/

    Si apres ces quelques articles vous avez toujours des questions je me ferais un plaisir de tenter d’y repondre.

    karmai

  12. RIOU YVES

    bonjour,

    je viens d’hériter dans le finistère sud ouest de 1ha 5 de terrain cultivable nu, nous sommes dans une région de production porcine remembrée et de culture intensive
    ce terrain a subit la destruction de 500 m de talus je voudrais l’utiliser en agroforesterie je souhaite me mobiliser dans une première étape dans la plantation d’arbre (hetre chene frene bouleau orme ect) des arbres fruitiers avez vous des indications pour la cohabitation de ces deux groupes d’arbres ainsi que les espaces entre les groupes et entre les arbres.

    bravo pour votre travail admirable

    merci

    • karmai

      Bonjour Yves,

      Merci pour le compliment ça me fait bien plaisir. 🙂

      En Bretagne, il y a un homme qui a beaucoup travailler sur les haies et qui s’appelle Dominique Soltner. Je pense que c’est une source inestimable d’information pour ce genre d’aménagement. Je n’ai pas d’infos particulier sur l’association des différentes essences. Je vais regarder quelques bouquins de Soltner pour essayer de vous donner plus de détails (L’arbre et la haie, Planter des haies, etc). Il décrit en effet assez précisément les arbres qui s’associent bien dans un talus.

      Sinon, si vous êtes dans le Finistère Sud Ouest, la structure bocagère est encore bien préservée par endroit et il peut être intéressant d’observer ce qui a été fait dans le passé pour s’en inspirer plutôt que de réinventer la roue 🙂

      A tres bientôt

      Karmai

      On reste en contact

  13. marie

    merci pour ce site clair ,passionnant et encourageant .

  14. GAillard

    Bonjour, je suis élève en agronomie et je doit réaliser une synthèse bibliographique sur le sujet suivant :
    Quels rôles pour les arbres dans la gestion de la fertilité du sol ?
    J’aurais voulu connaitre les différents types d’implantation des arbres dans les agrosystèmes autres que l’agroforesterie et les points négatifs de l’implantation des arbres car il doit bien avoir des effets allélopathiques non voulus ?

    Anthony

    • karmai

      Autre type d’implémentation de l’arbre:
      – Verger
      – Bocage
      – Arbre exceptionnel
      – Foret

      Points négatifs de l’arbre en agroforesterie:
      – Ombre, donc moins de soleil pour les autres plantes
      – Compétition racinaire donc moins d’eau, d’air, de minéraux et moins de place pour les racines
      – Mauvais compagnonnage éventuel (l’effet allélobidule)
      – Feuilles stérilisantes du sol une fois tombées (pins)
      – Peut favoriser l’implantation d’un parasite très relou d’autres plantes

      Voilà deux trois idées, bon courage pour ton travail.

  15. zeitoun

    Bonjour,
    le sujet me passionne et j’aimerais connaitre l’étendue de l’agroforesterie dans le monde. Je vois qu’en france on le redécouvre. Quand est -il à travers le monde et qu’en est il de part le passé?
    Cordialement
    Zeitoun

    • karmai

      En effet l’agroforesterie a pas mal le vent en poupe parce que:

      1 – C’est un puit de carbone important pour limiter le réchauffement climatique
      2 – La productivité par unité de surface est souvent plus élevée
      3 – Elle met en pratique l’approche eco-systémique et favorise la biodiversité ainsi que l’entretien du sol
      4 – Elle limite le risque en introduisant plusieurs sources de revenus

      Il y a d’autres bénéfices bien sur. Dans le passé l’arbre a toujours eu sa place dans les systèmes agricoles du monde entier. L’article suivant t’aidrera probablement à en savoir plus sur les différentes pratiques dans le monde et ce qu’il en a été parfois dans le passé. Bonne lecture

  16. 0ganay0

    Bonjour à tous,
    Je suis actuellement étudiante et je réalise actuellement un mémoire sur l’agroforesterie. Cependant pour que mon travail soit basé sur du terrain, je recherche activement des exploitants agricoles en Rhône-Alpes s’étant tourné vers ce mode de culture. En effet, mon but serait de comparer les rendements, la qualité des sols, les revenus, … de cette exploitation avant et après son passage en agroforesterie. Quelqu’un aurait, il alors dans ces contacts, une personne pouvant répondre à ces critères. De plus, je suis intéresser par tout avis, positif ou négatif, sur l’agroforesterie et sur l’enjeu de cette pratique cultural dans les prochaines années.
    Je vous remercie de vos attention et de vos aide.

    0ganay0

  17. bonjour Karmai et à tous!
    je repond au nom de Balume Emmanuel, étudiant à l’université catholique du graben à l’est de la republique democratique du congo(RDC) en G2Agro, souhaitant de faire l’agroforesterie l’année prochaine, je voulais savoir le nombre de cours que contient l’agroforesterie et si toute espece d’arbre est meilleure pour l’agroforesterie, et une question me revient toujours, de pourquoi veu-je suivre l’agroforesterie?

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  19. Seb Telman

    Bonjour, nous sommes un groupe d’étudiant en agronomie, et nous voulons avoir votre avis sur les avantages d’une parcelle d’agroforesterie au niveau de la matière organique, ainsi que ses limites. Pourriez vous nous aidez ?

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  23. flyingdust

    avantages de l’arbre dans un système maraîcher:
    favorise la pénétration de l’eau dans le sol
    favorise la création de nappes phréatiques
    création d’humus par les feuilles mortes et la décomposition des raçines (phénomène annuel très conséquent)
    diminution des amplitudes thermiques= micro climat
    Protection du vent
    protection des rayonnement estivaux trop violent
    favorise le développement de la faune
    production de bois
    protection du sol en hiver par la couche de feuilles mortes

    Je suis actuellement en train de remettre en question une idée reçue qui dit que la terre de forêt est la terre idéale. Je suis sceptique aussi quand à l’idée que la forêt serait un système stable.
    Les couches humifères de la forêt se mélangent souvent peu aux couches argileuses du sol, il y a une difficultée d’échanges à ce niveau, j’ai l’impression et les couches d’humus finissent par se superposer sans se mélanger à l’argile. De plus cette terre tend à l’acidité.
    Je crois que la foret peut s’appauvrir faute d’arriver à tirer parti de son excès d’humus et y perdre l’argile et sa richesse minérale. qui se retrouve enfouies. Passée une certaine épaisseur les vers de terre ne parviennent plus à faire les jonctions correctement, ce serait ma théorie.
    Pour moi le sol idéal s’obtient dans un dosage savant, variable et adaptable de l’agricole et du sylvicole, de l’excès d’humus forestier et de l’excès d’argile agricole. Je n’ai pas de réelle preuve de ce que j’avance, peut être que ça ne tient pas d’ailleurs.

    • karmai

      Peut-être dans ce cas faire des transferts de surplus de MO de sols forestiers vers les cultures?

    • flyingdust

      L’idée est donc que en forêt l’humus n’est pas utilisé à son plein potentiel, il est présent en trop grande quantité pour représenter une terre idéale à cultiver et qu’en sol nu, l’humus se minéralise et devient argile sous l’action du soleil, il disparaît et se manque est très préjudiciable. Le système « idéal » serait donc un système ou le sol est protégée des 4 heures les plus chaudes et rayonnantes par une canopée caduque et d’où l’on tire un brf régulier qui aprovisionne régulièrement le sol en fine couche d’humus qui sous l’action du soleil finit lentement par se minéraliser. On contourne ainsi ce problême de non mélange des couches argilohumiques en système forestier en dosant la quantité d’humus apporté.

  24. KAYOKO Papy-Eugène

    Une formation en agroforeterie vient de commencer dans un institut supérieur agroveterinaire en République démocratique du congo. Je me demande en quoi l’agroforesterie est-elle importante aux pays tropicaux dont les cultures sont essentiellement héliophiles?

    • karmai

      Il existe des cultures faiblement héliophiles qui sont d’une importance capitale dans les économies agraires tropicales. Je pense notamment au cacaoyer ou encore au caféier.
      De plus, il est tout à fait possible d’inclure des arbres dans une parcelle agroforestière et de toujours laisser suffisamment de lumière pour des cultures héliophiles.

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