L’Incredible illusion Todmorden

Le nouveau buzz écolo Britannique du moment (après les Transition towns), ce sont les « incredible edibles ». L’idée : des citoyens d’une ville qui cultivent dans l’espace public des plantes alimentaires qui sont données au libre prélèvement. Le concept est magnifique, plein de vitamines et de bonnes intentions comme le montrera le clip de propagande le documentaire ci dessous. Une fois que vous aurez la bouche pleine de guimauve (bio et locale), on pourra aller dans le fond des choses.

Rentrons dans le lard tout de suite, tout d’abord, deux écueils dans cette initiative anglaise qui me semblent décisifs: sa nature collectiviste et sa prétention à l’autonomie alimentaire. Pour le premier terme, il est facile de l’identifier, les espaces cultivés n’ont d’autre propriétaire que la collectivité, et même pour les initiateurs de ce projet, tout esprit individuel est à proscrire. On peut lire sur leur site:

Vous ne trouverez pas Incredible Edible Todmorden à faire campagne pour des jardins familiaux [ndl: où les jardins sont individuels]. Vous nous trouverez à partager la terre.

Les membres actifs travaillent sur l’espace collectif. Voilà une erreur souvent commune, le méchant individu contre le gentil collectif. Une chose est sure, un jardinier ne déploie ses trésors que lorsqu’il peut être dans son univers végétal, aussi modeste en taille soit-il. Cela est valable pour toutes les formes d’agriculture. Une autre chose est sûre également, les formes collectives de production sont à de rares exceptions près inefficaces. Je pourrais asséner à grand coup de kholkozes ou de coopératives d’Etat, mais il me suffit de regarder en face de mon jardin, la parcelle tenue par un collectif, c’est la seule qui est mal entretenue et qui redevient petit à petit une friche. Toutes les autres, sont convenablement cultivées.

Même l’étude d’impact réalisée par le projet Todmorden (on ne peut donc pas les accuser de vouloir trop critiquer…) peine à cacher cette faiblesse. Alors que 60 planches de cultures ont été créées dans la ville, un sondage réalisé sur les habitants révèle que 70% des habitants produisent une partie de leur nourriture et que parmi ceux-là, seuls 10% utilisent ces zones communes, contre 90% qui préfèrent donc cultiver leur jardin, leur parcelle dans un jardin familial ou même un rebord de fenêtre.

Que les choses soient claires, un jardin potager partagé, c’est soit une contradiction dans les termes qui ne tient que sur d’autres objectifs que ceux de produire des fruits et des légumes (pourquoi pas), soit c’est une répétition inutile tant tous les jardiniers que je connais partagent a posteriori leur production autour d’eux. En ce qui concerne le projet Incredible Edible Todmorden, il est surement à la mode et communique bien (tant et si bien que même le Prince Charles trouve ça trop cool…) mais il joue sur l’ambiguïté que ce projet pourrait servir à nourrir les gens. A ce titre, le projet est souvent présenté par ce fait étonnant, à savoir que la ville serait autonome à 83% au niveau alimentaire en un peu moins de 3 ans d’existence. Wow!

Sauf qu’à s’y pencher de plus près, il s’agit juste d’un sondage qui dit que 83% des interrogés achètent plus ou moins régulièrement des produits locaux. Pas pareil tout de même, on est loin de l’auto-suffisance, si tant est qu’elle soit désirable. En tout cas, j’espère pour eux qu’ils ne visent pas une production significative avec ce projet car les moyens collectifs et financiers qu’ils se sont donnés sont la plus mauvaise base pour y arriver. Point d’autonomie à venir donc avec un peu moins d’une tonne de légumes produits par l’investissement de rien de moins que 530 000 livres sterling (à peu près 650000€) de fonds publics mobilisés, de fondations et de marques, soit 35£ par habitant de Todmorden, à peu près 650 euro le kilo de légumes…pas donné (source)! Même résultat pour les 120 pommiers plantés pour la modique somme de 120000 £…ça fait cher de la pomme. Excusez du peu, mais une initiative portée par des habitants enthousiastes et spontanés (hum, hum…) ça n’a pas de prix bien sur. On remarquera, non sans ironie, que se trouve parmi les donateurs des fondations de financiers, la banque d’Ecosse, une multinationale du style Castorama, Ikea et Truffaut réunis, mais surtout le (généreux) fond public qui prélève une taxe sur l’argent du loto Anglais pour la « bonne cause »; tous des amis notoires de la propriété collective et de l’auto-suffisance.

L’initiative a toutefois le bon ton de mettre les projecteurs sur un espace public avare en terme d’espaces dévolus à l’auto-production et généreux en béton. Encore plus, se pose la question de comment fait une ville au fort déclin industriel pour attirer des capitaux pour faire vivre sa population, car c’est de cela qu’il s’agit dans le fond.

A ce titre, cette histoire est d’une ironie sans pareil, celle d’une Angleterre qui, en deux temps, a d’abord entièrement privatisé ses terres et détruit tous ses espaces ruraux communs grâce auxquels survivaient les plus pauvres, puis détruit son agriculture en faveur de l’industrie où ont travaillé des familles rurales pauvres en exode. Todmorden est de celles-ci, petite ville industrielle proche de Manchester, aujourd’hui sinistrée industrielle au taux de chômage élevé mais aussi place financière très riche… Les financiers payent aux pauvres qui ont jadis bien travaillé dans l’industrie des miettes pour survivre en plantant des patates et des carottes dans les résidus d’espace public qui restent en Angleterre. Hourrah!

Il est clair qu’un mouvement qui, par exemple, voudrait défendre le droit universel à disposer d’un lopin de terre si on le demande, véritable moyen d’autonomie, ne pourrait pas obtenir tant d’argent, malgré des listes d’attentes très longues pour en obtenir un. C’est le fort contenu en communication mais le faible contenu politique qui rend cette initiative si facile à financer. Promouvoir l’économie sociale et solidaire en élaborant des projets fantaisistes, non durables économiquement, grâce à des fonds prélevés sur l’économie traditionnelle (que ces initiatives cherchent en apparence typiquement à fuir) n’aidera personne à s’en sortir, encore pire, monopolise l’espace médiatique pour d’autres initiatives, moins flamboyante mais avec plus de fond.

Pour conclure, on peut bien sur se réjouir que la réflexion sur la nature en ville et sur l’espace public trouve ici une nouvelle proposition. Son existence même, aussi bancale soit-elle, servira surement à initier des gens à la problématique et peut-être légitimera des prises de positions plus radicales sur ce thème à l’avenir un peu partout dans le monde. Mais finalement, je crois que cela vient surtout cacher des luttes plus fondamentales dont la guerilla potagère, le maintien des jardins thérapeutiques ou encore plus le maintien des jardins en France contre les projets urbanistiques sont l’écho inaudible. Loin d’être à l’offensive, de proposer un nouvel alphabet urbanistique démocratique et ludique, de contredire les fausses bonnes idées « vertes », les mouvements écologistes peinent à prendre pied dans les villes.

23 Commentaires

Classé dans Agriculture, Alimentation, Economie, Urbanisme

23 réponses à “L’Incredible illusion Todmorden

  1. Superbe article, je commence à vraiement aimer te lire.
    Une remarque : ne manque-t-il pas dans ton exposé les concurrents de ce buzz qui eux fonctionnent et enrichissent nos villes et nos esprits ? Je pense par exemple à l’effort que font certaines municipalités pour avoir des parterres d’aromatiques, voire de légumes, ou seulement parfois en ajouter dans des massifs ornementaux. Je te fais confiance pour connaitre bien d’autres exemples de ce genre de réussite. J’aime le constructif plus que tout 😉

    Encore merci pour ce partage qui vient, comme souvent, préciser l’intuition forte qui m’interdisait de partager ce mauvais buzz dans mes réseaux.
    Du rêve pour écolo-bio…

    • karmai

      Les municipalités peuvent effectivement faire des efforts. Mais je vois que ces efforts sont souvent bien dérisoires par rapport aux enjeux, et encore plus aux contraductions. Ce que l’on offre d’une main est souvent repris en double de l’autre. Par exemple, d’un coté on prend 100 grands jardins pour un projet d’urbanisme et de l’autre on en crée 100 petits, et on dit que c’est pareil.

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  7. rahane

    je serai moins sévère que vous sur cette « bonne nouvelle »
    elle a au moins le mérite de reconnecter d’une manière ou d’une autre les gens avec l’idée que d’autres possibles peuvent exister que le triste monde qui se répand partout.
    la majorité des gens n’ont plus aucune idée du temps de l’énergie qu’il faut pour faire pousser un légume ou un fruit. le prix qu’il paye n’a plus aucun sens et ne correspond pas mieux au besoin des agriculteurs. la famine et la mauvaise bouffe se répandent plus vite que le contraire , et chacun dévore de minables repas individualiste sans plus aucun gout ni la saveur extrème du repas partagé.
    ces gens ont le mérite de restaurer l’espoir ( ça ne mange pas de pain…lol) la fête autour d’une idée, et si celapeut susciter des vocations pourquoi pas…
    la foi soulève les montagnes la foi seule
    sinon les montagnes écrasent les gens comme le système actuel
    alors perdu pour perdu pourquoi ne pas tenter l’impensable l’inconcevable l’irréaliste le truc qui a déjà super échoué, le n’importe quoi
    du chaos n’ait tout finalement
    nous sommes dans un chaos poruquoi d’une autre forme de chaos ne naitrait-il pas autre chose dont la définition n’est pas encore connue
    quand on change de système et qu’on continue à raisonner selon les mêmes codes on censure on reste dans le cadre étroit de ce qui justement nous étouffe
    ce qui m’interresserait serait de voir ce qui en découlera vraiment
    pas tout ce dont on peut d’avance faire la critique.
    notre monde est pourri d’un argent qui n’a aucun sens et plus aucune valeur
    alors peu importe le prix des pommes des sponsors des kilos de légumes
    et si on pesait le projet en terme de joie d’enthousiasme de vitalité de gout de partage de toute ces valeurs de l’être plutot que de l’avoir qui n’ont aucun prix? peut-être là est la clef de la porte cachée qui nous mènerait hors de la misère dans laquelle nous tournons en rond.
    récemment une amie qui travaille dans le social me disait sa tristesse de voir la manière dont on comptabilise les résultats de son action.
    elle me faisait la réflexion que l’on budgétise des choses qui ne se mesure pas à cette aune et que ce non sens ruinait en lui-même l’essence de son action et des projets sur lesquels elle pouvait déboucher.
    remettre une personne sur des rails ne préjuge en rien de la destination ni du nombre de passager qu’emportera plus le loin le train qui roulera dessus
    parfois une personne part sur un route pour rien un peu à la façon de forest jump qui décidait de courrir dans un sens pour traverser les états unis et bientot suivi par tout un cortège de courreurs…
    jusqu’au jour où il s’arrête subitement parce qu’il est fatigué et chacun rentre chez soi
    entre temps que de changement dans la vie de ceux qui auront courru et vu courrir le cortège.
    cela ne se chiffre pas mais existe.
    exister
    le droit de vivre autrement n’a aucun prix
    même celui de l’illusion
    la vie est peutêtre une illusion qui vaut d’être bien vécue

    entre une pelouse et un pied de courgette devant l’escalier du comissariat de police je choisis la courgette, e tpeu importe le nombre de kilo de courgette qui en résultera.
    cela n’empêche en rien les jardiniers de cultiver les leurs dans leur jardin
    il nous faut nous réapproprier la notion d’espace public d’une autre façon qu’on nous la sert
    rien ne peut réellement arrêter la liberté si on la manifeste
    soyons donc indocile créatif
    même silencieux, espiègle et sans attente d’autre résultat que le fait de démontrer l’immense farce dans laquelle on nous enferme.

    • alcidejet

      Pour ma part je m’investis beaucoup émotionnellement dans un tel débat, et cherche à voir derrière les apparence. Il semble d’ailleurs que cet article est écrit dans ce même esprit.
      C’est en jouant de la corde émotionnelle de la foule que des sites tordus comme Avaaz, champion du monde des pétitions, attire autant de gens en manque de bonne conscience.
      Oui! c’est bien de faire pousser 3 courgettes plutôt que de rester devant sa télé ou de lui préférer de la pelouse, mais quand c’est financé par de grosses multinationales, des banques ou d’autres fonds douteux, il en nait presque un devoir, de ceux qui aperçoivent la manipulation, d’en partager leur analyse, leur regard et leurs questions.
      Quand une municipalité, à priori peu riche, investie de façon énorme dans des outils non rentables, qui plus est soutenue par des groupes uniquement intéressés par le rendement financier, ne croyez-vous pas qu’il y ait matière à réflexion ?
      Y a-t-il au final ou sur la long terme enrichissement ou appauvrissement ?
      Et d’ailleurs, un prêt du FMI à un pays pauvre ouvre-t-il la population à une vie plus aisée ou ne finit-il pas par créer ce que l’on connait : famine, haine et désolation ?
      J’ose ces questions, car elle sont centrales dans la vie de milliards de gens, et heureusement que quelques uns s’occupent d’en parler.

      • rahane

        je suis surprise que cette initiative suscite tant de colère de suspiscion et d’analyse farfouillée
        personnellement je ne me sens pas enfermée par les actions manipulatoires des grands consortiums
        le monde entier n’est que ça en terme de propositions, se mettre en colère contre cette situation ne résoud rien. autant le prendre avec recul et surtout humour pour en faire ce que nous voulons et non ce qu’ils veulent.
        analyser et informer sur les dessous de l’affaire est utile mais ne change rien au problème . si on ne prend pas les choses sur un autre plan, celui d’utiliser le crénaeau pour en faire ce qu’on veut
        nous sommes libres contre cela ils ne peuvent rien et le pouvoir des consortium n’est que celui que ceux qui leur sont soumis leur octroyent
        iren ne vous empêche de planter ce que vous voulez n’importe où
        et de le regarder pousser éventuellement et même incognito d’y verser une bouteille d’eau
        il faut déjouer la tragédie par le rire et l’amusement.
        ex:
        les belges en colère contre je ne sais quelle mesure des banques belges un dimanche soir se sont organisés pour aller déverser un tube de colle dans le trou de serrrure de toutes les agences possibles
        le lundi matin aucune banque n’a pu ouvrir et les serruriers étaient surchargés d’appels.
        les banques ont cédé le lendemain
        les italiens ont fait une semaine grève de supermarché pour lutter contre la hausse du prix des pates la semaine suivante le prix des pates a baissé
        si on plante des graines partout dans les friches et les lieux publics la nature fera son oeuvre avec ou sans jardinier faut pas confondre le jardinage avec un acte gratuit de réinvestissemnt global de l’espace
        dans le cadre de cette expérience il est proposé plus que des légumes de se réapproprier l’espace et plus encore la liberté
        et ça ne vous rend pas joyeux vous basiquement que cela soit pensable?
        pourquoi ne jauger la’exercice de la liberté qu’à l’aune du monde marchand?
        il ya une telle distance à parcourir entre un jardin d’abondance qui demande une assiduité dans la continuité des actes et le simple fait de commencer à poser un acte qu’il me semble bien de commencer par le début: réinvestir l’espace du possible.
        commencer par investir son espace interne d’options nouvelles avant même de le manifester de façon concrête me parait de nature à ouvrir des portes fermées jsuque là.
        ok des tas de terrains sont pillés au profit de l’immobilier urbain

        les roues de la grande machinerie écrasent tou sur leur passage et de la façon la plus bête voire méchante et sans âme
        pourquoi rester dans l’axe des roues? pour que cesse le fait que des gens viendront acheter ses locaux il faut uqe les gens changent pas empêcher les locaux de se construire.
        tant qu’il y aura des acheteurs il y aura des investisseurs
        changeons donc les acheteurs
        plantons sous leur nez des graines de liberté pour leur en faire redécouvrir le gout.
        on ne guérit pas un fou en discutant avec lui ( sans devenir fou soi-même: de douleur de colère de non sens)le monde marchand est fou ok.

        discutons d’une autre façon, développons la valeur du non marchand de toutes les façons imaginables

      • alcidejet

        Tiens joli laspsus je vois que j’ai oublié une négation en début de mon commentaire, et le tout en semble changé, car je pense justement que l’émotionnel prive souvent d’une vision plus claire et globale des choses.
        « Pour ma part je NE m’investis PAS [beaucoup] émotionnellement dans un tel débat, et cherche à voir derrière les apparences. »

        Et pour te répondre : que chacun plante ce qu’il veut, mais qu’il le fasse déjà pour lui plutôt que pour les autres. Et de toute façon tout est déjà dit dans cet excellent article…

  8. rahane

    les mouvements écologistes peinent à entrer en ville ou à s’y maintenir contre l’urbanisme galopant.
    pour l’instant les urbains sont des écolo idéalistes mais très peu pragmatiques et proche des réalités vertes
    manque de racines de travail du sol
    pas manque de sol? ben oui quand on est né déraciné et élevé sous serre nourri avec des légumes élevés sous serres plantés dans du coton hydraté de niutriment on a le cereau et les idées qui en découlent.
    je ne sais pas quelle différence il y a exactement entre les capactiés d’une tomates bio de plein champ et d’une tomate poussé sous perfusion en aérien mais surement cela doit aussi engendrer un niveau émotionnel surréaliste.
    alors le travail de récupération du « droit au sol » ne se fera pas si on n’utilise pas les capacités des gens pour ce qu’elles sont là où elles sont parcequ’ils sont pleins d’affects même falsifiés , mêmemanipulés et que ce sont ces affects qui les motivent 99% du temps
    à moins de leur donner l’occasion d’en construire d’en élaborer d’autres.

  9. Un exemple français de mise en place de cette démarche pour illustration :

  10. Pingback: Terre et Humanisme : Un contre-point critique | Jardinons la planète

  11. Je connais un arboriculteur de Picardie, Georges Toutain, car il faut le nommer, qui a proposé à une commune de fournir une « manse » (environ 600 m2) de terre aux allocataires du R.S.A, afin qu’ils puissent cultiver de quoi SE nourrir, avant tout. Il parait qu’il s’est basé sur une loi médiévale qui permettait de fournir des terres publiques aux plus nécessiteux, et qui existe toujours. On lui a bien sûr rétorqué dans un premier temps qu’il essayait de faire revenir sa région au Moyen-Age, en effet, ces manses étaient déjà attribués aux serfs, d’où l’ancienneté de la loi.
    En fait, cela s’est fait sur la base du volontariat, et ceux qui ont accepté s’en sont félicités, ont aimé ça, ont apprécié de reconquérir un peu d’indépendance, et ont fait quelques émules.
    Je crois comme vous que cultiver la terre collectivement est un aimable loisir de citadins, nos jardins partagés parisiens en témoignent bien, il n’y a qu’à voir qui les fréquente et qui les gère.
    Les pauvres pensent avant tout à eux et à leur famille, et lorsqu’ils se rapprochent de ces jardins, insistent pour avoir une parcelle à eux, et qui pourrait leur en vouloir ?
    Quand je fais pousser quelques haricots dans une jardinière dans mon quartier, je n’ai pas besoin de mettre de panneau « incroyable comestible » et « servez-vous », si les haricots disparaissent lorsqu’ils sont mûrs, c’est que quelqu’un en a eu besoin, et pourquoi faudrait-il lui rappeler qu’il a besoin de manger par un panneau qui fait un peu la charité, finalement, non ?

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  13. flyingdust

    Tu as bien raison de mettre tes réserves. L’initiative est louable mais pas très loin de l’insignifiance. Un pas de Tom Pouce vers l’autosuffisance. Des espaces ridiculement petits partagés par beaucoup beaucoup de gens (dans bien des cas), ou soumis aux merdes de chats, chiens, pollution en tout genre, l’idée n’est pas durable ni viable, c’est une idée transitionnelle vers quelque chose de plus conséquent tout au plus.

  14. Merci pour l’article qui balance,

    j’ai toujours une certaine gêne à chaque fois que je tombe sur leur site. Je trouve ça dommage de nommer le mouvement francophone « incroyables comestibles », qui n’est pas une retranscription très heureuse.

    Mais plus profondément, j’ai juste l’impression que ça permet de se sentir bien, en faisant de petites actions non engageantes. Finalement, les gens se retrouvent par le biais des IC, surement du même milieu et des mêmes sensibilités, et le don à l’autre est complètement anonyme. Rien à voir avec une démarche de donner des semences ou des plants aux gens pour leur autonomie. Quant aux photos du site français, elles montrent quelques jardinières de légumes, donc une production très sous dimensionnée par rapport à la cible (le tout venant). D’ailleurs il y a souvent plus de papier, d’affichettes et de stickers que de plantes sur les photos.

    Ca serait surement plus réaliste et pertinent de former les gens à la permaculture urbaine, de planifier des choses au niveau de la biorégion, de faire un réseau d’échange/don de plants, d’implanter des micro-fermes urbaines (champis, aromatiques), que de lancer des incroyables confettis en l’air.

    Enfin bref, on va finir par croire que ça m’aigris 🙂 Ca a du surement avoir un impact fort dans la ville d’origine, comme un effet Transition Town. Comme ce dernier, je doute du succès de la transposition dans les autres villes.

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